LA VOLTIGE AERIENNE ET LA PATROUILLE D'ETAMPES
ANCETRE DE LA PATROUILLE DE FRANCE
Historique
Avant 1931, la voltige aérienne avait acquis ses lettres de noblesse mais n'était exécutée en public que par des pilotes isolés. C'est Adolphe Pégoud qui, en décembre 1913, inventa la voltige en créant le S vertical, la boucle et le vol sur le dos. Le 13 décembre 1913, Hanouille vola également sur le dos et le 18 décembre de la même année Chevillard réalisa les premiers tonneaux. Il faudra attendre 1921 pour que Chanteloup effectue le premier piqué à la verticale.
La voltige aérienne qui met en œuvre plusieurs avions pour réaliser des mouvements d'ensemble va naître à Mondésir grâce à l'extraordinaire virtuosité d'un groupe de moniteurs de l'Ecole de perfectionnement d'Etampes-Mondésir. Ce groupe de pilotes, considéré comme le véritable " cadre noir " des écuyers de l'air, va imposer le vol acrobatique en formation, alors interdit jusqu'alors en public.
Créée en 1931, la Patrouille de présentation de voltige aérienne dite " Patrouille d'Etampes " est composée au départ de 3 pilotes (le lieutenant Amouroux qui, l'année suivante, deviendra champion du monde, l'adjudant-chef Carlier et l'adjudant-chef Dumas). Elle est placée sous le commandement du Colonel Augereau. Le Lieutenant La Horie en est l'instructeur
La Patrouille est dotée de trois avions Morane MS 230 (photo à gauche). Rapidement, le nombre de ces avions est porté à dix. Cet avion restera jusqu'à la guerre, l'avion standard d'entraînement pour les élèves et les moniteurs. C'est un monoplan à aile haute, du type " Parasol " d'une envergure de 10,70 m et d'une surface de 19,70 m². Le moteur est un Salmon du type 9 AB de 9 cylindres en étoile qui développe 230 CV à 1.700 tours au sol. Le carburateur est un Zénith alimenté par deux pompes. Le moteur n'étant pas alimenté sur le dos, le vol de longue durée en " G " négatif n'est pas rendu possible. L'appareil a une altitude d'utilisation d'environ 2.000 mètres et son poids maximum admissible en catégorie acrobatique est de 1.150 kg avec 200 litres d'essence en monoplace. Le pilote est assis à l'arrière. C'est un appareil très maniable apprécié par tous les utilisateurs pour ses qualités de vol et d'excellente visibilité de la place du pilote, ce qui est essentiel pour les vols acrobatiques de groupe.
En 1933, le Lieutenant Fleurquin succède au Lieutenant Amouroux. Chef de grande valeur autant sur le plan technique d'humain, il choisit ses équipiers parmi ceux des plus doués qui terminent leur stage de moniteur. La nouvelle patrouille est ainsi constituée du Lieutenant Fleurquin, de l'adjudant-chef Carlier et de l'adjudant Cressatty. Malheureusement, l'adjudant-chef Carlier s'écrase au sol au cours d'un meeting à Orly en 1935. La patrouille perd ainsi un pilote de valeur. D'autres pilotes rejoignent l'équipe. Ce sont l'adjudant-chef Doerner, le sergent-chef Perrier, le sergent Blanc et le sergent Bertrand.
En 1934, la patrouille est dotée de Morane MS 225 (à droite), appareils plus puissants que les MS 230. Cet avion, déclassé comme avion de chasse par l'Armée de l'Air, présente par contre, de par ses qualités de maniabilité, une très grande aptitude au vol en patrouille acrobatique. Les figures de voltige qu'elles soient à trois ou cinq avions étonnent par la précision de leur réalisation. Ce sont des figures liées entre elles pour constituer une sorte de " ballet " comprenant : renversements, boucles, boucles inversées, retournements, nœuds de Savoie, tonneaux lents aile dans aile, ainsi que toutes les évolutions que l'alimentation sur le dos désormais rend possible.
En 1937, après la dislocation de l'Ecole de perfectionnement de l'Armée de l'Air française, la Patrouille d'Etampes qui devient la Patrouille de l'Ecole de l'Air forme de nouveaux équipiers qui permettent la constitution de trois patrouilles constituées ainsi :
1ère Patrouille : Capitaine Fleurquin, Adjudant Dellys, Sergent-Chef le Sausse
3ème Patrouille : Adjudant-Chef Perrier, Sergen-Chef Lavessière, Sergent-Chef de Lasterie plus 1 individuel, l' Adjudant David
Dès la déclaration de la guerre, la Patrouille de l'Ecole de l'Air se transforme en Ecole de Moniteurs avec comme unique but désormais celui de former des moniteurs pour les écoles. En mai 1940 un certain nombre d'anciens pilotes de la Patrouille sont affectés au groupe de chasse. Au mois de juin les pilotes sont dispersés dans toute la France ainsi qu'en A.F.N.
Après la guerre, le Capitaine Perrier, ancien de la Patrouille d'Etampes reforme une patrouille acrobatique à l'école des moniteurs de Tours qu'il vient de créer. La patrouille prend le nom de " Patrouille de Tours ". Elle est équipée de Stampe SV4 (à gauche) .
Le Capitaine Perrier constitue sa première équipe avec le Lieutenant Guido et le Lieutenant Michaux. En 1947, de nouveaux équipiers sont formés notamment les Lieutenants Darbois et Kerguelen.
Au mois d'août 1947, l'Ecole des moniteurs de Tours est dissoute et la Patrouille rejoint son stationnement primitif à Etampes-Mondésir. Elle reprend son titre de " Patrouille d'Etampes " jusqu'au 1er septembre 1948 seulement car on lui attribue à cette date le nom " d'Escadrille de Présentation de l'Armée de l'Air N° 58 (E.P.A.A.58)
Sous les ordres du Capitaine Perrier, trois patrouilles à trois sont constituées, toutes composées d'anciens chasseurs de la guerre 39-45. Ce sont :
- Le Lieutenant Darbois du G.C 1/3
- Le Lieutenant Kerguelen du G.C ½
- Le Lieutenant Guido du " Normandie-Niemen "
- Le Lieutenant Monfort
- Le Sous-Lieutenant Richard du G.C 1/8
- Le Lieutenant Michaux du G.C.1/2
- Le Lieutenant Le Flécher du G.C.III/6
- Le Sergent-Chef Parodi du G.C. Alsace
Plus trois individuels :
- Le Capitaine Izaac du G.C. 1/5
- Le Lieutenant Le Guenec
- L'Adjudant Ménard de kasba-Tadla
Avec ces trois patrouilles, jusqu'à 3 meetings par semaine peuvent être assurés. Au cours de chaque meeting, l'individuel effectue une figure, laquelle était immédiatement reprise par la patrouille de trois.
Si les pilotes occupent le devant de la scène par leur talent, les mécaniciens ont tout autant leur importance dans l'équipe de la Patrouille. Le personnel technique est aussi choisi pour sa haute qualification. Ainsi il faut retenir les noms des mécaniciens suivants qui ont servi à Etampes-Mondésir :
- Le Capitaine M. Allemand
- L'Adjudant-Chef Castelanu
- L'Adjudant-Chef Gauthereau
- L'Adjudant-Chef Goudenege
- L'Adjudant-Chef Granpre
- L'Adjudant-Chef Jendidier
- L'Adjudant-Chef Ledoux
- L'Adjudant-Chef Raveau
- L'Adjudant-Chef Tranchant
- L'Adjudant-Chef Vautalon
La Patrouille va connaître jusqu'en 1953 des heures de gloire. Elle possède: 12 Stampe SV4 - 5 Dewoitine 520 (monoplace et biplace) - 2 Bucher - 1 Pingouin
L'Adjudant Charollais, dans son livre au chapitre des témoignages, rappelle ses souvenirs de pilote dans l'une des 3 patrouilles qu'il a connue et dans laquelle il a servi en 1950.
La composition des trois patrouilles de l'époque était la suivante :
Patrouille du Capitaine Guido avec l'Aspirant Ménard comme équipier droit et le Lieutenant Monfort comme équipier gauche.
Patrouille du Capitaine Issac avec l'Aspirant Claveau comme équipier droit et le Lieutenant Darbois comme équipier gauche.
Patrouille du Lieutenant Kerguelen avec le Sergent-Chef d'Hulst comme équipier gauche et l'Adjudant Charollais comme équipier droit.
Lorsque la Patrouille cesse ses activités le 1er octobre 1953, une page de l'histoire locale de l'aviation locale se tourne. Celle de la voltige aérienne de groupe avec des avions à hélices. Désormais, la Patrouille de France, nouvelle Patrouille acrobatique aérienne basée à Salon-de-Provence volera sur avion à réaction et perpétuera l'excellence des mouvements d'ensemble de ses prédécesseurs.
Textes extraits de : Les Pilotes et les Avions du temps de Mondésir - 2009 Dir. Publication: Philippe Allaire
La voltige aérienne qui met en œuvre plusieurs avions pour réaliser des mouvements d'ensemble va naître à Mondésir grâce à l'extraordinaire virtuosité d'un groupe de moniteurs de l'Ecole de perfectionnement d'Etampes-Mondésir. Ce groupe de pilotes, considéré comme le véritable " cadre noir " des écuyers de l'air, va imposer le vol acrobatique en formation, alors interdit jusqu'alors en public.
En 1934, la patrouille est dotée de Morane MS 225 (à droite), appareils plus puissants que les MS 230. Cet avion, déclassé comme avion de chasse par l'Armée de l'Air, présente par contre, de par ses qualités de maniabilité, une très grande aptitude au vol en patrouille acrobatique. Les figures de voltige qu'elles soient à trois ou cinq avions étonnent par la précision de leur réalisation. Ce sont des figures liées entre elles pour constituer une sorte de " ballet " comprenant : renversements, boucles, boucles inversées, retournements, nœuds de Savoie, tonneaux lents aile dans aile, ainsi que toutes les évolutions que l'alimentation sur le dos désormais rend possible.
Après la guerre, le Capitaine Perrier, ancien de la Patrouille d'Etampes reforme une patrouille acrobatique à l'école des moniteurs de Tours qu'il vient de créer. La patrouille prend le nom de " Patrouille de Tours ". Elle est équipée de Stampe SV4 (à gauche) .
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